Dureté de l’eau
On distingue la dureté totale (qui est la somme des alcalino-terreux dissous dans l’eau, essentiellement le calcium et le magnésium) et la dureté carbonatée, également appelée dureté temporaire. La dureté carbonatée est déterminante pour la qualité de l’eau, car elle influence la valeur du pH. Comme son nom l’indique, la dureté carbonatée fait référence à la quantité d’alcalino-terreux dissous dans l’eau sous forme de bicarbonate de sodium, qui entraîne des dépôts de carbonate (généralement appelé calcaire) lors de la cuisson ou du séchage.
La proportion de calcium (et de magnésium) présente sous forme de bicarbonate de sodium (HCO3) est décisive pour l’évaluation de la qualité de l’eau d’arrosage. Cette proportion est appelée dureté carbonatée.
Le bicarbonate de sodium a un effet négatif sur la zone des racines et les systèmes d’irrigation :
- Il rend l’absorption du fer plus difficile.
- Il augmente la valeur du pH du sol/substrat.
- Il entraîne des dépôts de calcaire dans le système d’irrigation (tuyaux, goutteurs).
- Il a un effet d’augmentation du pH et peut donc faire augmenter la valeur du pH dans un substrat. Cet effet est particulièrement indésirable avec les plantes qui aiment la terre acide. Cependant, dans les substrats à faible pouvoir tampon, d’autres cultures peuvent également réagir négativement à l’augmentation de la valeur du pH. Une certaine dureté carbonatée n’apporte des avantages que dans les cas où une hausse du pH est nécessaire.
L’eau de pluie n’a pas de dureté carbonatée et est donc l’eau idéale pour l’arrosage. Ni le bicarbonate de calcium ni le bicarbonate de magnésium ne sont présents en tant que tels, dissous dans l’eau. Cependant, il faut alors tenir compte du fait que les nutriments calcium et magnésium peuvent manquer. En outre, l’eau de pluie n’est pas tamponnée et réagit fortement aux processus influençant le pH, comme la réduction physiologique du pH par l’ammonium.
Les degrés de dureté français et allemands
La dureté de l’eau est indiquée en degrés de dureté français (°fH) ou allemands (°dH). Les unités de mesure ont été déterminées comme valeurs de référence (précipitation ou titrage) sur la base des méthodes d’analyse utilisées.
Conversion : 1 °fH = 0,56 °dH et 1 °dH = 1,78 °fH
Pour déterminer la dureté de l’eau
En principe, tout composé de calcium soluble dans l’eau (généralement les alcalino-terreux) peut contribuer à la dureté totale de l’eau. Il peut s’agir de bicarbonate de sodium, de sulfates, de nitrates ainsi que de chlorures et autres. Pour déterminer la dureté de l’eau, on mesure cependant le calcium dissous (les autres alcalino-terreux peuvent être négligés) et on le convertit en degrés de dureté correspondants selon la formule. La valeur ainsi déterminée est appelée dureté totale.
Exemple pour le calcul de la dureté totale
Mesure : 80 mg Ca/1
En °fH : 80 mg/1: 4 mg/I par °fH = 20 °fH
En °dH : 80 mgll : 7,14 mg/1 par °dH = 11,2 °dH
Quelle est l’importance de la valeur du pH de l’eau d’arrosage ?
La valeur du pH de l’eau d’arrosage est essentiellement déterminée par l’acide carbonique dissous. Elle ne permet pas d’évaluer la qualité de l’eau utilisée pour l’arrosage. Des valeurs supérieures à 7 ne signifient pas que l’eau est dure. Souvent, l’eau douce a des valeurs de pH relativement élevées (influence de la base du ciment ou de la roche en l’absence de tampon).
L’importance de la salinité (conductivité)
La teneur en sel fait référence à la concentration en ions dans l’eau d’arrosage. Elle est mesurée sous forme de conductivité. Cela fournit des informations sur la teneur totale en sel, mais pas sur la composition des ions.
Comme l’eau potable en Europe centrale ne contient généralement que du bicarbonate de sodium et généralement peu d’autres sels, la relation entre la dureté carbonatée et la conductivité est étroite. Si la dureté carbonatée est connue et que la conductivité mesurée est nettement plus élevée que prévu, d’autres sels sont présents en plus des « ions de dureté ». Dans ce cas, une analyse de l’eau doit être effectuée.