Une jeune abeille passe les 20 premiers jours de sa vie dans la ruche. Ce n’est qu’en vieillissant qu’elle s’envole. D’abord pour des vols isolés, jusqu’à ce qu’elle devienne, à l’âge de 21 jours, collectrice pour le service extérieur.

Les premiers vols sont effectués par l’abeille dans le but premier d’observer sa ruche de l’extérieur et de mémoriser son environnement immédiat. Plus tard, des régions plus éloignées s’y ajoutent. Ce faisant, elle se souvient des points de repère. Il peut s’agir de chaînes de montagnes, de lignes de lisières de forêts, de bâtiments remarquables, d’arbres isolés, etc. C’est un peu comme lorsque nous nous déplaçons dans un paysage vierge. 

Lors de l’approche immédiate de leur colonie, l’odorat devient de plus en plus important. Chaque colonie a une odeur spécifique que les gardiennes, qui effectuent également les contrôles d’entrée, émettent avec les glandes situées sur leur abdomen. Elles aident ainsi les abeilles en approche à trouver la bonne entrée. 

La croyance populaire selon laquelle les abeilles ne butinent que pour leur propre colonie n’est cependant pas tout à fait exacte. Dans la majorité des cas, les abeilles retournent dans leur propre ruche. Mais il leur arrive également de se tromper. Les gardiennes laissent passer les abeilles étrangères à la ruche, à condition qu’elles apportent quelque chose. Ici aussi, la situation est donc similaire à celle des humains : les visiteurs apportant un cadeau sont presque toujours les bienvenus. 

En résumé, les abeilles s’orientent donc beaucoup plus en fonction du paysage que du soleil. Elles ne volent pas la nuit, car elles n’y voient tout simplement pas assez. Il en va de même pour le brouillard : les abeilles sortent alors moins souvent et moins loin en raison de la visibilité réduite.